Intervenir dans l'espace public, c'est faire une offrande au passant.

Mais pas n'importe quel passant, car seul le passant curieux, qui regarde attentivement ce qui se passe autour de lui quand il marche dans la rue, saura percevoir ces infimes moments de décalages poétiques qui leur sont offerts par des interventions artistiques. Car la majeure partie des passants va de son point A à son point B, ne prêtant aucune attention à ce qui se passe entre ces 2 points, et bien souvent prisonniers de l'écran d'un smartphone.

Dans le cas des "Bornes d'Urgence Poétique", le passant curieux remarquera ces bornes au premier abord de par leur présence incongrue : mais à quoi bon appeler un vendeur en pleine rue, quel intérêt de demander un arrêt d’urgence sur un trottoir ?

Sa curiosité sera alors titillée, et il sera tenté d'appuyer sur le bouton... osera-t-il ? Que va-t-il se passer s'il appuie dessus ? Ne risque-t-il pas de perturber l'ordre qui règne habituellement dans l'espace public ?

Les "Bornes d'Urgence Poétique" tentent de faire percer un infime décalage poétique dans le quotidien, un petit espace-temps absurde et non-controlé dont on espère qu'il déclenchera des rires, des incertitudes, des questionnements et des rencontres, et nous ouvrira les yeux sur l'espace public, qui est cet espace commun qui a été colonisé par le privé et que nous devons encore nous réapproprier.

An intervention in public space is an offering to the passer-by.

But not all passers-by, because only the curious ones, who carefully look around them while walking in the streets, will be able to perceive the small poetic discrepancies caused by those artistic interventions. Indeed, most passers-by go from point A to point B, without paying any kind of attention to what's between those 2 points, most of them being held prisonners by their smartphone screens.

In the case of the "Poetic Emergency Terminals", the curious passer-by will first notice those terminals because of their incongruous presence : why calling for "sales help" right in the middle of the street, who would call for an "emergency stop" on a sidewalk ?

His curiosity will then be tickled, and will tempt him into pushing the button... will he dare ? What will happen if he does so ? Is there not a risk of disturbing the public order which usually prevails in our cities' public space ?

The "Poetic Emergency Terminals" try to pop up a small poetic discrepancy into everyday life, a tiny, absurd and uncontrolled continuum which hopefully will be the cause of laughters, uncertainty, questioning and encounters, and will open our eyes upon the so-called "public space", this common space which was colonized by private interests and that we have yet to reclaim.